De grands espaces mais sous pression

Un pas si grand lac

L’appellation « Grand Lac » ou « plus grand lac naturel de France » laisse croire à un espace si vaste que toutes les cohabitations sont possible … ce qui est vrai jusqu'à un certain point : quoi de plus fini que le plan d’eau du Bourget, avec ses 2 km de large (traversés en moins de 2 minutes par un hors bord !). Les bruits et vagues des hors-bords sont perçus dans un rayon important, de même que les cicatrices des coupes, terrassements, ravalements de façade … La température de l’eau s’est élevée d’1°C en un siècle, la régulation l’a privé de 20 millions de m3 en été, la houle exercent sur le littoral une pression érosive inédite depuis des siècles … le lac du Bourget n’est pas si grand et les activités humaines doivent prendre en compte le fait que sa capacité de charge et sa résilience ont bel et bien une limite.

La gouvernance instaurée autour du "plan de gestion du lac" du Cisalb, aura la responsabilité de définir un projet réellement "durable", à un moment clé de l'évolution à la fois du milieu et des pressions humaines.

 

Un marais pas très en forme

Le paysage est trompeur : les prairies et les milieux aquatiques ont retrouvé une vraie place en Chautagne, mais les suivis ne laissent aucun doute : les espèces « hygrophiles » rares régressent, au profit d’espèces banalisantes qui profitent du manque d’eau et même l’accélèrent : une spirale négative qu’on n’arrêtera que par l'obturation de drains. La plaine a déjà perdu un demi-mètre d’altitude suite à la minéralisation de la tourbe.

Les principaux acteurs (Communauté de Communes de Chautagne, commune de Chindrieux, Office national des Forêts, Agence de l’eau Rhône-Méditerranée, Conservatoires du Littoral et CEN Savoie) se sont donc organisés pour redéfinir l’avenir, la valorisation et la gestion hydraulique d’un des plus grands marais continentaux d’Europe et d’une nappe phréatique stratégique au plan régional.